Thé Câlin a rapporté de son excursion printanière dans la province du Zhejiang quelques kilos de LongJing SheQian , un exceptionnel thé vert de printemps et de belles photos des premières récoltes 2014 de LongJing.
24 mars, premier jour : visite de Hangzhou, la capitale du LongJing.
Hangzhou est la capitale provinciale du Zhejiang. C’est une mégalopole d’environ 7 millions d’habitants. La vieille ville, construite au bord du lac XiHu ou lac de l’Ouest (西湖), fut la capitale de l’empire du milieu pendant la dynastie des Song du sud (1127-1279 EC). Elle possède toujours un riche patrimoine architectural et est vraiment une ville florissante au printemps.
Le lac de l’Ouest fait environ 15 km de circonférence. Il est parsemé de digues, de ponts et de petits îlots que l’on peut visiter en louant une embarcation. Ses rives sont entourées de collines verdoyantes où l’on trouve pagodes et maisons de thé. Nous profitons d’un après-midi ensoleillé pour nous promener le long de ses rives et rêver aux délicieux thés verts de printemps qui nous attendent. En effet, demain, nous irons visiter le village de Meijiawu situé sur les contreforts du mont Shifeng, le lieu d’origine du LongJing.
Nous profitons d’un après-midi ensoleillé pour nous promener le long de ses rives et rêver aux délicieux thés verts de printemps qui nous attendent. En effet, demain, nous irons visiter le village de Meijiawu situé sur les contreforts du mont Shifeng, le lieu d’origine du LongJing.
Deuxième jour : le mont Shifeng.
Nous vous avions parlé de la sécheresse catastrophique de l’été 2013 et nous nous préparons au pire.
Cependant, en arrivant sur place nous trouvons des théiers bien verts qui ne semblent pas avoir souffert de la sécheresse car plantés en altitude dans une zone naturellement irriguée.
Nous sommes rassurés, la récolte de thés verts de printemps 2014 n’est pas compromise. La qualité devrait être au rendez-vous mais nous craignons toujours une flambée des prix.
Les parties des théiers qui avaient souffert du soleil et de l’été caniculaire ont été soigneusement coupées et des bourgeons se sont développés en dessous. Après leur période de dormance hivernale, ils ont repris leur croissance et sont maintenant prêts pour fournir le premier de thé vert de printemps de la région.
En ce 25 mars 2014, le soleil printanier d’hier a laissé place à un crachin typiquement breton. Mais ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui vont stopper les cueilleuses de LongJing.
Aux dires de ces cueilleuses expérimentées, les bourgeons LongJing sont moins nombreux que l’année dernière mais leur aspect laisse envisager un thé vert de printemps de qualité.
Sitôt la cueillette effectuée, les bourgeons de LongJing sont étalés sur des clayettes en bambou, c’est le flétrissement dont le rôle est de réduire le plus rapidement possible la teneur en eau des bourgeons afin de limiter les phénomènes d’oxydation. C’est capital aujourd’hui de ne pas tarder car la cueillette a été réalisée sous la pluie. Cette année le flétrissement a lieu à l’intérieur.
La durée du flétrissement des thés verts de printemps est variable selon la météo. C’est l’œil du Teamaster qui décide si les bourgeons de LongJing ont suffisamment perdu d’eau pour pouvoir subir l’opération suivante.
La cueillette a lieu le matin, le flétrissement se fait tranquillement, nous disposons de quelques heures avant l’étape suivante pour visiter les jardins d’origine du LongJing.
Impossible de visiter ces magnifiques jardins sans aller voir les fameux 18 théiers de l’empereur QianLong.
Le Long Jing a une belle histoire derrière lui. Pendant la dynastie Ming (1348-1664 EC), ce thé vert est déjà classé parmi les thés hauts de gamme chinois. Il gagne ses lettres de noblesse pendant le règne du premier empereur de la dynastie des Qing : Shunzhi, 1643-1661EC. Toutefois, la légende attribue à l’empereur QianLong (1711-1799 EC), le quatrième empereur de la dynastie Qing, la reconnaissance du Long Jing dans toute la Chine. Poète, peintre et calligraphe, QianLong était aussi un grand fan de thés et appréciait de visiter les plantations. La légende raconte que peu de temps après son arrivée dans la province du Zhejiang, la patrie du Long Jing il apprend que sa mère était très malade. Il fut si inquiet qu’il mit une poignée de bourgeons de Long Jing dans ses manches et se rendit à Pékin sans attendre. Son apparition soudaine surprit sa mère qui retrouva quelques couleurs et lui demanda d’où venait cette odeur étrange et agréable. Qianlong qui n’avait pas pris le temps de changer de vêtements sentait le thé frais et se rappela des bougeons mis à la hâte dans ses manches. Le thé avait séché pendant le voyage et l’empereur le donna à un domestique afin qu’il prépare du thé pour sa mère. Après avoir bu trois tasses, sa mère se senti beaucoup mieux et attribua au Long Jing l’amélioration de son État. Qianlong décida de s’approprier dix-huit théiers poussant sur les pentes du mont Shifeng et les nomma théiers royaux. En 1996, l’état chinois a créé une zone spéciale autour du Mont ShiFeng afin de protéger le terroir d’origine du Long Jing.
Nous revenons à temps pour assister à l’étape la plus importante dans la fabrication d’un thé vert de printemps : le ShaQing (杀青) ou fixation.
Par chauffage, les enzymes oxydases naturellement présentes dans les bourgeons de LongJing vont être inactivées et permettre aux bougeons de garder leur teinte verte. Les arômes typiques du LongJing (légumes cuits, châtaignes) vont se développer tandis que la saveur végétale des bourgeons va disparaitre pour laisser place à des notes sucrées.
C’est aussi lors de cette étape que le Teamaster donne aux bourgeons une forme aplatie spécifique du LongJing.
Il ne reste plus qu’à sécher le LongJing puis trier les bourgeons afin d’éliminer ceux qui sont trop foncés ou cassés.
Le premier thé vert de printemps est prêt, il ne reste plus qu’à le déguster.
Troisième jour : les jardins biologiques des monts TianMu.
L’année dernière ThéCâlin avait ramené une petite vidéo d’une plantation de théiers bio des Monts TianMU, cette année pas de vidéo mais quelques belles photos.
TianMu (天目 , les yeux du paradis) est nommé ainsi parce que les deux sommets (1480 et 1506 mètres au-dessus du niveau de la mer) et semblent regarder la terre depuis le ciel.
Situé dans le nord-ouest de la province du Zhejian, les monts TianMu bénéficient d’un climat doux et humide pratiquement toute l’année, conditions idéales pour les théiers : moyenne montagne au sous-sol riche et fertile, abondance de forêts sub tropicales, nuages et brouillard presque toute l’année.
Les jardins de thé de notre fournisseur totalisent 197 hectares de théiers certifiés agriculture biologique, selon les standards européens, par l’organisme certificateur allemand BCS.
En outre, plus de 170 autres hectares sont en cours de conversion.
Ici notre fournisseur produit plusieurs sortes de LongJing Bio ainsi que deux autres thés verts hauts de gamme : le Tian Mu Yun Wu et le TianMu QingDing.
Quatrième jour : YiXing.
La région de Yixing, située à quelques heures de route de Shanghai, est prospère grâce à la qualité et la finesse des objets manufacturés avec une argile fine extraite à proximité depuis plus de 20 siècles.
Les objets les plus célèbres réalisés avec de la glaise de Yixing sont certainement les théières.
si Zisha est le mot chinois généralement employé pour désigner une terre cuite de YiXing, il existe de nombreux mots, quelquefois synonymes, pour différencier les différents types de terres cuites de YiXing. Ce n’est pas toujours très clair et je soupçonne certains potiers d’entretenir volontairement un certain flou.
Pour faire simple, on peut classer les terres cuites de Yixing selon le coloris :
Rouge orangé : Qing Shui Ni, Zhu Ni, Jian Po Ni et Di Cao Qing.
Brun pourpre : Zi Ni ou Di Cao Qing.
Jaune sable : Duan Ni