Le QianLiang (千两) est un thé traditionnel du comté d’Anhua, dans la province côtière chinoise du ZheJian, au sud de la Chine. Ce thé, parfois appelé Hua Juan (花卷), fait partie de la famille des thés « sombres » ou Hēi chá (黑茶), en fait le thé noir pour les chinois car, comme le Pu’Er, c’est un thé post-fermenté qui donne une liqueur presque noire.
Il doit son nom au fait qu’il est manufacturé en cylindre d’environ 36 kg soit 1.000 liang. Le liang (两) est une ancienne unité de poids (environ 36 grammes) et Qian (千) signifie un millier.
Une barre de QianLiang mesure entre 150 et 165 centimètres de longueur pour un diamètre d’environ 20 cm. Elle est enveloppée dans deux couvertures de fibres végétales, maintenues dans un treillis en bambou.
La fabrication du thé QianLiang.
Les premières étapes sont les mêmes que celles de la fabrication du Pu’Er
– La cueillette, cǎi qīng (采青) ou cǎi chá (採茶).
– Le flétrissement ou ShaiQing (晒青).
Il s’agit de faire perdre aux feuilles une partie de leur eau et de les ramollir en vue de les préparer à l’étape suivante. Le flétrissement est effectué à l’extérieur ou à l’intérieur.
– La fixation ou ShaQing (杀青).
Le but de cette étape est triple :
1- Inactiver les enzymes oxydases naturellement présentes dans la feuille de thé.
2- Faire disparaître une partie de l’astringence naturelle de la feuille de thé.
3- Poursuivre l’élimination de l’eau initiée lors du flétrissement.
Il ne s’agit donc pas d’une véritable torréfaction comme pour le café, mais d’un passage rapide à haute température.
– Le refroidissement ou LianQing (凉青).
Les feuilles de thé sont oubliées une trentaine de minutes afin de s’aérer et d’avoir une teneur en eau uniforme.
– Le roulage ou RouNian (揉捻).
Les feuilles de thé sont « laminées » dans le but de casser les cellules végétales et faciliter l’extraction des arômes.
– La fermentation ou WoDui (渥堆).
La fermentation du QianLiang est complexe, empirique et gardée plus ou moins secrètement par les producteurs. Les feuilles de thé sont mises en tas. Sous l’action de micro-organismes, la température va augmenter au cœur du tas jusqu’à atteindre plus de 50 °C et de nombreuses transformations vont avoir lieu. Les feuilles vont progressivement prendre une couleur marron foncé.
Après la fermentation, le QianLiang est séché puis les feuilles sont triées afin d’éliminer les éléments indésirables.
– La compression.
Les feuilles de thé sont passées à la vapeur afin de les ramollir. Ensuite, elles sont placées dans un long panier cylindrique de bambou dont l’intérieur est garni de deux couvertures de fibres végétales afin d’assurer une certaine étanchéité à l’humidité.
Plusieurs ouvriers vont dans un premier temps le presser avec les pieds puis avec une lourde barre de bois.
– La maturation.
Les cylindres de QianLiang sont exposés à l’air puis entreposés dans un endroit aéré et sec. Cette maturation va durer une cinquantaine de jours.
– La présentation pour la vente.
Un cylindre de QianLiang est bien trop gros pour un seul consommateur, il sera donc débité en tranches.
La danse du QianLiang .
Si la cueillette est un travail féminin, la fabrication puis la compression traditionnellement manuelle du cylindre de thé Qian Liang est l’affaire des hommes et pour se donner du cœur à l’ouvrage, ils chantent. Lors de fêtes ou de salons, ils reprennent leur chanson accompagnée d’une danse évoquant leur travail.
Voici le texte de la chanson de la danse du QianLiang, en chinois et sa traduction.
伙计们嘞,把杠抬哦,齐心压嘞用力踩呦.
Huǒjìmen lei, bǎ gāng tái ó, qíxīn yā lei yònglì cǎi yōu.
Maintenez la barre, levez la barre, ensemble appuyons fermement.
La danse du QianLiang fait aujourd’hui partie du patrimoine national culturel immatériel de la Chine.
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