Thé et taoïsme : visite des monts WuDang.

Profitant des congés du nouvel an chinois, j’ai décidé de me ressourcer quelques jours à la montagne, loin de la pollution urbaine et plus précisément aux monts WuDang.

Les Monts WuDang et le taoïsme.

Les Monts WuDang ( wu dang shan, 武当山 ) sont une chaîne de montagnes considérée comme l’un des berceaux du taoïsme et de la médecine traditionnelle chinoise et destination rarement proposée par les agences lors d’un voyage en Chine.

Le taoïsme (dao jia 道家 ) est à la fois une philosophie et une religion dont les racines remontent à la dynastie Han (-206~220).

La culture taoïste existe aux Monts WuDang depuis cette période et les nombreux monastères et temples taoïstes que l’on y trouve sont réputés pour la pratique de la méditation, du Taiji Quan et des autres arts du Tao.

En 1994, l’ensemble des monastères taoïstes des monts Wudang a été classé site de l’héritage culturel mondial par l’UNESCO.

Revenons à notre escapade.

La partie marketing de ThéCâlin étant basée dans le Sichuan, j’ai donc pris un train de nuit, avec des amis chinois, pour me rendre à WuDang, situé dans la province du Hubei, au centre de la Chine. Le voyage va durer plus de 16 heures dans un train couchettes, en ce premier jour de l’année du serpent d’eau.

Arrivés vers 7 heures du matin, nous commençons par négocier la course de taxi pour aller à l’entrée du site puis payer le ticket d’entrée, 240 Yuans soit environ 28€.

Ensuite, deux solutions, prendre le bus (le prix du ticket d’entrée inclut le transport en bus) ou bien marcher. Nous avons choisi la deuxième solution à l’aller et la première au retour.

Depuis ses débuts, le thé, du fait de ses nombreuses vertus, est très lié au taoïsme et à la pratique des arts du Tao.
Sur les contreforts des monts WuDang, entre 800 et 1.200 mètres d’altitude, des théiers sont plantés un peu partout lorsque le sol et le relief le permettent. Il s’agit le plus souvent de petits jardins en terrasses.

Le cultivar planté ici s’appelle WuDang TaiZi Dao ( 武当太子道 ) , la voie du prince de WuDang. Il s’agit d’un thé vert type « MaoJian ».

Nous ne sommes pas vraiment gâtés par le temps, le brouillard dans un premier temps puis de la neige lorsque la température de l’air deviendra négative.

Par contre, la route que nous empruntons étant fermée aux véhicules pour cause de mauvais temps et les autres visiteurs préférant le bus, nous sommes seuls, dans une ambiance magique, respirant à pleins poumons l’air pur de la montagne.

Quelques kilomètres après les jardins de thé, nous arrivons au premier monastère taoïste. Comme la route est toujours fermée, nous avons le privilège d’avoir le monastère pour nous tout seuls, ce qui est extrêmement rare dans un pays aussi peuplé que la Chine.
Dans ce lieu aux murs rouges, patinés par le temps, l’absence de visiteurs et le brouillard nous donnent l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps.

A peine notre visite terminée, un car de touristes arrive, le guide hurle dans un porte-voix, nous voici de retour au 21 éme siècle.
Nous poursuivons notre marche pour retrouver le calme de la montagne.
Après une pause-déjeuner fort appréciée, nous reprenons l’ascension. Il nous reste encore huit kilomètres à parcourir avant t’atteindre le premier hameau où nous projetons de trouver une chambre chez l’habitant. La seule que nous trouvons n’a ni chauffage, ni eau courante. Nous rebroussons donc chemin à la recherche d’un hôtel que nous trouvons sans peine.
Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous nous levons juste à temps pour admirer le lever du soleil.

Il a un peu neigé pendant la nuit mais le brouillard a laissé place au soleil, superbe journée en perspective.

Nous continuons notre ascension vers le sommet qui culmine à 1612 mètres.
Les vues sont majestueuses, l’ambiance est « Zen » et en harmonie avec la nature. En effet, à l’origine, les premiers Taoïstes vinrent s’installer ici pour s’adonner au culte de la nature et le lieu s’y prête à merveille.

Les monastères taoïstes succèdent à de petits temples accrochés à la montagne.

Et après avoir gravi un nombre conséquent de marches, nous arrivons enfin au Jin Ding, le point culminant sur lequel se situe le dernier temple.

Hélas, la majorité des visiteurs n’a pas fait le chemin à pied jusqu’au sommet mais utilisé les « œufs », comme au ski et bien que nous n’ayons pas croisé beaucoup de monde sur notre chemin, c’est une file t’attente d’environ deux heures qui nous attend pour parcourir les deux cents derniers mètres …

Pour le retour, malgré la fatigue, nous ne céderons pas à la tentation du téléphérique et après avoir monté tant de marches, nous les descendrons.

Notre excursion dans ces magnifiques montagnes taoïstes prend fin ici.