TieGuanYin Anxi Zheng Wei

Zheng « 正 » fait référence à « 正午, Zhèngwǔ» qui signifie « midi » et Wei « 味 » exprime l’idée de goût ou de saveur.

Pour manufacturer un TieGuanYin Zheng Wei, la cueillette doit être effectuée très tôt le matin de façon à ce que la fixation qui stoppe définitivement l’oxydation enzymatique des feuilles de thé soit réalisée avant midi.

Ainsi, les feuilles de thé subissent une oxydation minimale et gardent une odeur et une saveur incroyablement florale et un brin minérale.

La première infusion, celle qui suit le court rinçage et qui n’a pourtant pas ouvert totalement les petites billes de thé, va tapisser généreusement votre palais.

La deuxième et la troisième infusion (les meilleures à mon avis), dévoilent une saveur particulièrement florale sans amertume ni notes herbacées mais avec des notes minérales en arrière-goût.

La longueur en bouche est honnête sans être exceptionnelle.

Les infusions 4 à 8 restent agréablement fleuries et douces.

En bref, un TieGuanYin d’Anxi faiblement oxydé qui vaut le détour.

Anxi est la région qui a vu naître le Tie Guan Yin au début du 18 ème siècle. Elle se trouve au centre-sud du Fujian. Sa superficie est de 3.000 kilomètres carrés. C’est une zone très bien appropriée à la culture du théier avec un climat subtropical humide, semi montagneux : la température moyenne est ici de 16 à 20 ℃ et les précipitations annuelles d'environ 1700 mm.

Les théiers du cultivar TieGuanYin produisent des thés aux goûts riches et sublimes, d’une belle longueur en bouche et qui supportent de nombreuses infusions.

Avec son faible taux de caféine et sa saveur intensément florale et fruitée, ce type de thé a converti plus d’un amateur d’infusions ou de thés parfumés.

Zheng Wei : un OoLong très peu oxydé

Les OoLong forment une famille de thé hétérogène entre autres du fait d’une oxydation et d’un travail de la feuille très variables. Cela se traduit par des feuilles de thé allant du vert clair au brun foncé.

▲ En haut
- A gauche : DaHongPao, OoLong de roche, totalement oxydé.
- A droite : TieGuanYin Zheng Wei, OoLong faiblement oxydé.

▼ En bas
- A gauche : Ginseng OoLong, les feuilles, faiblement oxydées sont roulées puis enrobées
de poudre de ginseng.
- A droite : TieGuanYin YunXiang, OoLong fortement oxydé.

Dans le cas du Zheng Wei, l’oxydation est faible et la feuille est « roulée » cet OoLong se présente donc sous la forme de petites billes irrégulières en forme dite de « tête de libellule » à dominante vert clair avec quelques zones plus foncées.

Fabrication du TieGuanYin Zheng Wei

La cueillette est réalisée selon la méthode Kai Mian Cai, (开面采) qui impose de prélever les trois premières feuilles dès que celle qui est en dessous du bourgeon est totalement déroulée et a une taille semblable à la deuxième feuille.

La première étape, la même pour tous les thés de Chine, est le flétrissement qui fait perdre aux feuilles une partie de l'eau. Les feuilles flétries sont ensuite introduites dans une sorte de tonneau de bambou qui va rouler sur lui-même. C'est le brassage ou YaoQing (摇青). C'est une étape spécifique aux OoLong pendant laquelle des composés aromatiques caractéristiques apparaissent. Pour les TieGuanYin Zhen Wei, le brassage est court car le degré d’oxydation souhaité est faible.

Les étapes suivantes portent le nom de « fixation » ou ChaoQing (炒青) qui stoppe l’oxydation enzymatique par la chaleur, « roulage » ou RouNian (揉捻) qui fait passer le TieGuanYin de l’état de feuille à l’aspect poisseux à celui de petites billes et « séchage » ou GanZao (干燥) qui va à ôter une bonne partie de l’humidité résiduelle.

La légende du TieGuanYin

C’est la région d’Anxi, de la province du Fujian qui a vu naître le TieGuanYin à l’aube du 18ème siècle.

La légende raconte qu'un vieux temple dédié à GuanYin, la déesse de la miséricorde, se trouvait dans un état de délabrement. Pour remercier un homme particulièrement pieux qui entretenait comme il le pouvait ce lieu de culte désaffecté, la déesse lui apparut en rêve et lui révéla qu'il trouverait dans le temple, près d’une statue en fer à son effigie, une jeune pousse de théier qui ferait son bonheur et celui de ses amis. Il la planta et la boutura pour ses voisins. Le thé produit était d’une saveur extraordinaire et tous ceux qui en buvaient tombaient sous son charme.

En honneur à la déesse GuanYin, ils baptisèrent cette nouvelle variété de thé TieGuanYin.

Certains affirment que le nom TieGuanYin est la juxtaposition du mot « Tie », fer en chinois, car lorsque l’on fait tomber le thé dans une soucoupe en porcelaine, il imite le bruit que ferait une petite bille de fer et du nom « Guan Yin » car son infusion est pure comme la déesse.

Ce cultivar se multiplie essentiellement par bouturage car son aptitude à former des graines est faible.

Il forme le plus souvent de petits arbustes aux feuilles ovales, aux bords dentelés, de couleur vert foncé, de taille moyenne mais relativement épaisses et fragiles.

Une des particularités du cultivar TieGuanYin est d’avoir des feuilles extrêmement parfumées et de très petits bourgeons de couleur rouge-violet.

C’est un théier fragile qui n’a pas un enracinement très profond ni un gros rendement, il demande donc un terroir particulièrement riche et des conditions climatiques humides pour pouvoir exprimer tout son potentiel aromatique.