Fête de la lune ou fête de la mi automne

La fête de la mi-automne ou fête de la lune, 中秋节, Zhōngqiū jié, est l’une des trois fêtes les plus importantes en Chine, les deux autres sont le Nouvel An chinois et la fête des bateaux dragon.

La date de la fête de la mi-automne, comme celle de beaucoup de fêtes chinoises est variable d’une année à l’autre car fixée le quinzième jour du huitième mois du calendrier luni-solaire chinois, cette année, le19/09/2013.

C’est toujours une nuit de pleine lune et la lune est la plus ronde et la plus lumineuse de l’année d’où son autre nom : fête de la lune.

La pleine lune symbolise l’unité de la famille et le rassemblement. En cette fin d’été, les cultures sont moissonnées et certains y voient la synthèse d’un ancien culte lunaire et celui d’une fête agricole célébrant les récoltes de l’année.

La célébration de la fête de la mi-automne varie selon les régions et les pays (elle est également célébrée au Vietnam, au Japon et en Corée) mais, exprimer son amour profond pour la famille et l’aspiration à un avenir radieux est une tradition commune. C’est aussi une occasion de se réunir en famille, admirer la pleine lune, offrir et manger des gâteaux de lune.

La légende de la fête de la lune.

Plusieurs versions circulent, en voici une :

Il y a fort longtemps, notre ciel comptait dix soleils qui brillaient ensemble de mille feux, les mers bouillaient, les rivières s’asséchaient, la terre se lézardait, les montagnes s’écroulaient et la vie mourrait à petit feu. Le Roi Céleste dépêcha un homme courageux et habile tireur à l’arc du nom de Hou Yi pour sauver l’humanité.

Hou Yi gravit le plus haut sommet des monts Kunlun et décocha neuf flèches qui firent tomber neuf soleils, n’en laissant qu’un dans le ciel, puis il ordonna au soleil restant de se lever chaque matin et de se coucher chaque soir.

Rapidement, la température redevint clémente, la pluie fit de nouveau son apparition, les sources jaillirent de nouveaux et les rivières revivent La végétation reprit son droit, l’humanité était sauvée.

Peu après son exploit, Hou Yi rencontra, une jeune fille du nom de Chang E qui rentrait chez elle, une jarre d’eau à la main, assoiffé, il lui demanda un peu d’eau. A la vue de ses armes, Chang E reconnut le sauveur du monde.

Ce fut immédiatement le coup de foudre, la belle jeune fille et le héros se marièrent rapidement.

Tradition taoïste, les deux amoureux sont à la recherche du philtre de l’immortalité.

Hou Yi décide donc de retourner aux Monts Kunlun avec l’espoir de rencontrer l’impératrice céleste Wang.

Pour remercier le sauveur du monde, la déesse lui remit une petite fiole du précieux élixir d’immortalité et lui précisa qu’il devait impérativement être partagé par le couple qui souhaitait vivre longtemps leur amour. Dans le cas où l’un des conjoints le prendrait seul, il ou elle rejoindrait la lune, où il ou elle y vivrait pour l’éternité en tant qu’immortel.

Hou Yi confia la précieuse fiole à l’élue de son cœur dans le but de le boire avec elle, le quinzième jour du huitième mois lunaire, lorsque la pleine lune est la plus belle de l’année. Un amoureux de Chang E entendit par hasard leur conversation. Il rêvait lui aussi d’être immortel et vivre son immortalité avec la belle Chang E.

Il assassinat Hou Yi pour lui voler l’élixir d’immortalité mais ne trouva pas la fiole. A la nouvelle de la mort de son époux, Chang E avala le contenu de la fiole et sous l’effet du breuvage magique quitta sa terre natale pour la lune.

Ce soir-là, la lune fut particulièrement claire et brillante et en l’observant bien, on pouvait apercevoir la silhouette de Chang E.

La légende des gâteaux de lune.

Bien qu’apparu sous la dynastie Tang (618-907 EC), le gâteau de Lune ne devint vraiment populaire que plus tard grâce à la légende suivante : Durant la dynastie Yuan (1279-1368 EC), la Chine est entièrement sous domination mongole. C’est la première fois que l’empire du milieu est dirigé par une dynastie non Han. Les Han, mécontents de devoir se soumettre aux Mongols fomentèrent des révoltes. La légende veut que le signal de l’insurrection victorieuse, menée par Zhu Yuanzhang, futur empereur de la dynastie Ming, soit donné le soir de la fête de la mi-automne.

Uniquement consommés par les Han, Zhu Yuanzhang décida de fabriquer des gâteaux de lune spéciaux. Dans chacun d’eux était caché un message avec un plan d’attaque. La nuit de la fête de la lune les rebelles du mouvement des Turbans rouges réussirent leur attaque surprise et renversèrent dynastie régnante. Ainsi naquit la dynastie Ming.

Les gâteaux de lune aujourd’hui.

Le gâteau de lune ou Yuèbǐng (月饼) est une pâtisserie traditionnelle chinoise que l’on ne mange que pendant la fête de la mi-automne.

Il est de forme ronde et mesure environ huit centimètres de diamètre pour trois à quatre d’épaisseur.

Parce qu’il est rare de posséder un four à la maison, on achète plus souvent que l’on fabrique soi-même les gâteaux de lune. On commence à les trouver dans les rayons des grandes surfaces et dans les pâtisseries environ un mois avant l’arrivée de la fête.

Les recettes sont variées, incluent divers ingrédients : souvent un jaune d’œuf salé qui symbolise la lune, des graines de lotus, des noix, des cacahuètes, de la viande, des fruits secs, de la pâte de haricots rouges.

On ne sait donc jamais le goût que va avoir un gâteau de lune, c’est la surprise mais c’est toujours très sucré, très lourd, parfois sucré salé donc bien étrange pour un Occidental, bourratif et calorique.

L’année dernière, la Chine a produit plus de 280 000 tonnes de gâteaux de lune. Cela représente presque 2 milliards d’euros. Destiné le plus souvent à être offert, le gâteau de lune peut être chic, dans une superbe boîte décorée dont le prix est élevé : 200 à 400 yuans en moyenne pour neuf petits gâteaux et parfois plus de 1.000 yuans soit plus de 120 €.

Bref, le marché du gâteau de lune se porte bien car, la Chine compte plus d’1,3 milliard d’habitants qui respectent les traditions et offrent des gâteaux de lune lors de la fête de la mi-automne. En Chine, c’est une pratique très formalisée qu’on se doit d’observer et tous les ans, on se ruine en gâteau de lune et l’on en reçoit plus que l’on peut en manger.

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